Trouver un associé pour créer son entreprise
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Un associé est une personne physique ou morale qui effectue des apports au capital d'une société. Ces apports peuvent s’effectuer en numéraire (apport d’argent), en nature (apport de biens meubles ou immeubles) ou en industrie (savoir ou connaissances).
Le nombre d’associés diffère en fonction de la forme juridique de la société. Par ailleurs, l’utilisation même du terme « associé » n’est pas systématiquement appropriée :
Forme Juridique | Associés | En bref |
(EI) Entreprise Individuelle | Type : Entrepreneur Minimum : 1 Maximum : 1 | L'entrepreneur est indéfiniment responsable des dettes professionnelles sur tout son patrimoine personnel. |
(EIRL) Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée | Type : Entrepreneur Minimum : 1 Maximum : 1 | Contrairement à l'entreprise individuelle, le patrimoine personnel du chef d'entreprise n'est pas engagé. |
(EURL) Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée | Type : Associé Minimum : 1 Maximum : 1 | Soumise aux mêmes règles qu’une SARL classique, la responsabilité de l'associé unique est limitée aux apports. |
(SNC) Société en Nom Collectif | Type : Associés Minimum : 2 Maximum : Illimité | La responsabilité des associés est solidaire et indéfinie : ils doivent bien se connaître et se faire confiance. |
(SARL) Société A Responsabilité Limitée | Type : Associés Minimum : 2 Maximum : 100 | La SARL est la forme juridique la plus répandue en France. La responsabilité des associés est limitée aux apports. |
(SELARL) Société d’Exercice Libéral A Responsabilité Limitée | Type : Associés Minimum : 2 Maximum : Illimité | Permet aux membres des professions libérales d'exercer leur activité sous forme de sociétés de capitaux. |
(SCP) Société Civile Professionnelle | Type : Associés Minimum : 2 Maximum : Illimité | Permet à des personnes physiques d'exercer en commun une profession libérale réglementée (notaire, …). |
(SAS) Société par Actions Simplifiée | Type : Actionnaires Minimum : 2 Maximum : Illimité | Permet aux associés une grande souplesse sur leurs conditions d’entrée et de sortie de la société. |
(SASU) Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle | Type : Actionnaire Minimum : 1 Maximum : 1 | Soumise aux mêmes règles qu’une SAS, la responsabilité de l’associé unique est limitée aux apports. |
(SA) Société Anonyme | Type : Actionnaires Minimum : 7 Maximum : Illimité | Société de capitaux qui concerne les projets importants. La responsabilité des associés est limitée aux apports. |
Un créateur d’entreprise n’a pas obligatoirement besoin d’un associé. Si l’entrepreneur désire créer seul sa société, la forme juridique de cette dernière saura s’adapter à ce cas de figure : EI, EIRL, EURL, SASU.
Si l’entrepreneur souhaite à l’inverse intégrer des associés à son projet de création d’entreprise, il devra rechercher le bon associé (caractère personnel de l’associé, état d’esprit général de l’associé, capacité d’apport financier dans le capital social, disponibilité de l’associé, compétence professionnelle de l’associé …)
- Quel intérêt de trouver un ou plusieurs associé(s) ?
Devenir chef d’entreprise nécessite des multi-compétences. Un entrepreneur motivé désireux de développer son entreprise ne sera pas nécessairement bon gestionnaire, bon développeur web, bon commercial… Multiplier les compétences par l’intermédiaire de ses associés est un choix judicieux puisqu’à l’inverse d’un salarié, l’associé est impliqué dans l’entreprise, ne compte pas ses heures et n’a pas obligatoirement de salaire (l’objectif étant toutefois de parvenir à se payer tôt ou tard). Ne pas se sentir seul, répartir les tâches, le stress et se sentir épaulé sont des atouts non négligeables : autant de points qui favorisent le développement et la réussite d’une entreprise.
Dans d’autres cas, les associés n’ont qu’un rôle d’apports en capitaux dans l’entreprise. Ces associés sont considérés comme des investisseurs avant d’être des associés. Les sociétés Anonymes (SA) en sont un parfait exemple : leurs membres - dont le nombre peut être illimité - ne sont pas des associés mais des actionnaires. Au final et contrairement aux idées reçues, trouver des actionnaires (par exemple SA) sur le seul critère financier rend la recherche moins hasardeuse qu’une recherche de compétences (par exemple SARL).
Quel que soit le cas de figure et la forme juridique de la société, n’oublions pas que partager le risque, c'est aussi partager le succès et donc les bénéfices.
- Comment trouver un ou plusieurs associé(s) ?
Il n’est pas toujours nécessaire d’aller chercher très loin ce que l’on a parfois sous les yeux. La recherche d’associé(s) débute généralement par son réseau personnel constitué de la famille, des amis plus ou moins proches, des collègues et des diverses connaissances professionnelles (prestataires, clients, fournisseurs, partenaires…).
Lorsque le réseau personnel est sollicité sans succès, plusieurs actions sont possibles : déposer des offres sur les réseaux sociaux professionnels (vidéao, linkedin, facebook…), investir les forums dédiés à la création d’entreprise ou encore prévenir la Chambre de Commerce et d’Industrie. En effet, cette dernière est parfois amenée à mettre en relation les entrepreneurs qui souhaitent se rencontrer.
- Quelles sont les précautions à prendre ?
L’intégration d’un nouvel associé ne nécessite pas la même vigilance selon la forme juridique de la société. Les sociétés à associé unique sont naturellement exclues (EI, EIRL, EURL, SASU) tandis que les sociétés d’actionnaires recherchent plutôt des capitaux à travers leurs associés (SA, SAS).
En revanche, il est indispensable de prendre quelques précautions avant de s’associer au sein d’une SNC, une SARL, une SELARL ou d’une SCP. Tout d’abord, il convient de vérifier que les associés partagent bien les mêmes valeurs, c’est à dire la même vision personnelle et professionnelle du projet. Cette vérification consiste à s’assurer de la motivation de chaque associé ainsi qu’à valider les points de convergences sur l’investissement en temps et en argent, sur la gestion et le management de l’entreprise, sur la stratégie de développement et sur la qualité des produits ou des services.
Connaître le passé d’un associé permet de mieux le cerner et d’anticiper de potentiels conflits humains ou financiers. Pour cela, la réalisation d’une recherche auprès du greffe du tribunal de commerce est conseillée ainsi qu’un contrôle sur l’existence ou non d'une procédure collective. Parallèlement, il est important de se renseigner sur la personnalité de l’associé (qui doit être en adéquation avec celles des autres associés – une guerre des chefs au sein d’une entreprise qui souhaite se développer est à bannir immédiatement) et sur son régime matrimonial (s'il est marié sous le régime de la communauté, il est conseillé de faire renoncer son conjoint au statut d'associé auquel il peut légalement prétendre).
Avant d’intégrer de nouveaux associés, l’entrepreneur doit connaître leur situation financière, le montant qu’ils souhaitent investir dans l’entreprise et déterminer leur nombre de parts. L’entrepreneur à l’initiative du projet devra ainsi toujours veiller à détenir la majorité des parts sociales de son entreprise, qu’il soit gérant ou non, afin de conserver la maîtrise de son projet. La répartition des parts est un point déterminant puisque les bénéfices de l’entreprise sont versés aux associés de manière proportionnelle aux parts qu’ils détiennent.